Tout le mépris de l'actuel chef de l'Etat pour les "intellectuels" (rappelons qu'il se targue de ne pas en être un) a éclaté quant il s'en est pris aux "donneurs de leçons" qui ont eu le mauvais goût de lui rappeler ses propos de campagne sur la "politique (etrangère) des droits de l'homme qu'il allait promouvoir, en "rupture" avec Chirac, ce cynique. On allait voir ce qu'on allait voir; finie la Françafrique, finie l'alliance de fait avec Poutine, terminé le silence sur les forfaits des dirigeants chinois. Tout cela sous l'oeil d'un Glucksmann et de quelques autres, réjouis de trouver en Sarkozy "le plus à gauche" des candidats possibles. Las! On a Chirac plus quelques contorsions dialectiques dont le rusé Corrézien nous faisait grâce. Ce qui a permis la pantalonnade auquel le monde médusé a assisté toute la semaine, le Guide lybien se donnant le plaisir de donner des leçons de droits de l'homme à la France de Hortefeux. et comme dcela venait après les félicitations à Poutine pour son Deux Décembre électoral et les tangos avec Chavez, certains découvrent un peu tard qu'ils ont été, disons, naïfs. D'où l'interview de Glucksmann au "Corriere della sera" ( non publié en France), la sortie de Rama Yade , qu'il faut saluer et dont il faut aussi rappeler qu'elle a des liens avec le petit groupe des néo-conservateurs à la française qui entoure Bernard Kouchner. C'est d'ailleurs un des piliers du "Meilleur des mondes" , organe central de ce groupe, Pascal Bruckner qui a , à ce jour poussé le cri du coeur le plus authentique. "Ah elle est belle la rupture !", hurle-t-il dans le Figaro du 14 décembre . On ne saurait mieux dire ,Pascal. C'est aussi ce que doit penser Kouchner, qui doit se demander en son âme et conscience si les "couleuvres" qu'il avale jour après jour ne vont pas se transformer en boa ...iningérable... Bref entre "Le Flore et le zénith", où pourtant le Président se flattait il y a peu de se trouver plutôt tendance, mais qu'il raille aujourd'hui lourdement à la manière d'Ivan Rioufol, c'est peut-être l'heure des premiers craquements dans le grand Front pipolaire qui célèbre depuis sept mois et des poussières le régime le plus réactionnaire que le pays ait connu depuis des décennies. Qu'on le soutienne pour ce qu'il est , libre à chacun, surtout de la part de ceux qui lui ont ouvert la voie en levant tous les "tabous" ( antiracistes et autres) qui protégeaient le minimum démocratique . Mais au nom de la morale, c'était un peu trop.
Daniel Lindenberg
dimanche 16 décembre 2007
samedi 13 octobre 2007
Rentrée tardive
Toutes mes excuses à mes fidèles! La (contre-) révolution permanente dont nous sommes les spectateurs tétanisés m'a laissé sans voix, moi aussi. Pourtant , du discours de Dakar aux tests ADN,en passant par les peines -"plancher" pour les récidivistes il y a de quoi dire sur un pouvoir qui renvoie les individus à leur fatalité génètique. La biologie c'est le destin! Dépistons les criminels dès la maternelle! Abandonnons l'"homme africain" à son éternelle enfance, et ne le laissons pas polluer les vertes prairies de notre Occident faustien, seul capable de se projeter dans l'avenir! Mettons le grand livre d'Alexis Carrel au programme de nos écoles! Vous n'avez pas lu "L'HOMME CET INCONNU"? Vous avez tort au moins pour une raison. Cet ouvrage, qui date de 1935, contient la philosophie du sarkozysme. Et c'est assez "dégueulasse", comme dit l'impayable Fadéla Amara. En voilà au moins une qui ne se réfugie pas derrière son petit doigt pour dénoncerl'inaccepable et consterner les godillots. C'est un fait à souligner . Je commençais à désespérer de la mouvance "SOS-Racisme", dont Fadéla est un fleuron. Je les trouvais très silencieux sur la chasse aux sans-papiers et d'autres ignominies législatives ou policières. Et puis il y a eu le papier de Dominique Sopo contre Eric Zemmour dans "Le Monde" (29 septembre"), le coup de gueule d'Amara, et la promotion du dernier livre de BHL, qui a donné une caisse de résonance bien venue à la campagne anti-ADN ( qu'il mène avec son ami Villepin!). Il exagère sur Chevénement, mais tape juste sur Guaino, l'auteur du discouurs de Dakar, qsui dit tout haut ce que les élécteurs de l'UMP pensent tout bas. La gauche caviar descend dans l'arêne? Ne faisons pas la fine bouche. Ca vaut toujours mieux que la "Gauche moderne" de Bockel qui nous montre une fois de plus que le socialisme municipal a du mal à trouver sa voie entre l'archaïsme marxiste ( de façade) et cette douteuse "modernité" , libérale sur le plan économique (ça peut se discuter) , sécuritaire et populiste ( pour être gentil)sur le plan "sociétal". On aura l'occasion d'en reparler.
Daniel Lindenberg
Daniel Lindenberg
mercredi 20 juin 2007
Hypocrisies
Il y a beaucoup de non-dits dans les commentaires qui ont suivi l'épisode final de l'interminable feuilleton éléctoral que nous venons de vivre. Tout ce battage qui est fait autour de l'entrée au gouvernement de personnalités issues de la "diversité" (quel euphémisme !) alors qu'aucun(e) candidat(e) issu(e) de l'immigration, n'a été élu(e), lors même que les candidatures étaient cette fois-ci assez nombreuses, à gauche comme à droite. Il est clair que le handicap du nom ou de la pigmentation reste aussi lourd en politique qu'il l'est pour le travail et le logement. Et ce n'est pas la nomination des personnalités-alibi déjà évoquées, qu'elles soient réellement compétentes ou fruits de pures constructions médiatiques à résonances idéologiques douteuses ( la loi sur le voile, la dénonciation de la "barbarie" des Cités), qui changent le fait qu'aucune n'a pu prendre le risque de se présenter au suffrage populaire, après une campagne où le vainqueur est celui qui a su capter les voix du Front National en reprenant, en particulier , ses thèmes islamophobes et petits-blancs, réhabilitation de l'Algèrie française compris. On est tenté d'évoquer ( mais ce serait évidemment trop flatteur) ce premier gouvernement de Front Populaire où il y avait trois femmes sous-secrétaires d'Etat... qui n'avaient pas le droit de vote, puisque les femmes ne l'avaient pas). tant que les "Arabes" et les "Blacks" seont, de fait, inéligibles au scrutin uninominal, nos aurons la preuve qu'il y a dans ce pays, comme dans tout le reste de l'Europe, une citoyenneté à deux vitesses. Terminons sur une note optimiste. Une jeune génération politique s'affirme à gauche. Daniel Goldberg ( voir un de mes messages précédents) a brillamment été élu député d'Aubervilliers-La Courneuve, sur un programme réellement antiraciste, égalitaire. Dommage que beaucoup de ses collègues de gauche élus dimanche en nombre plus élevé que prévu (et on ne peut que s'en réjouir) soient étrangement silencieux sur les lois xénophobes en préparation , et le harcélement quotidien visant les quartiers de relégation et les minorités dites "visibles". Tonner contre la TVA sociale n'est pas suffisant. La guerre contre les pauvres est un tout.
DL
DL
mardi 5 juin 2007
Nouveau paysage politique
C'est moins le résultat global de ces élections qui compte-Il ne fait guère de doute- que le nouveau paysage politique qu'il permettra d'entrevoir. Si le Parti Communiste est atteint dans ses derniers bastions ( ancienne "ceinture rouge" de la région parisienne, Pas-de-Calais , Bouches-du-Rhône, Allier) et si l'hémorragie des Verts vers le PS et le Modem se confirme, alors un système bipartisan sera peut-être à la veille de s'installer en France. Tous les discours sur le déclin du réformisme français doivent donc être tempérés, car la présidentielle a montré que dans certaines régions et dans certaines catégories sociales ( ou classes d'âge) , il progressait à nouveau, ce qui n'était pas arrivé depuis bien longtemps. la guerre des chefs, aussi lamentable soit-elle, ne doit pas occulter ces tendances à long terme. quant à "l'ouverture" du gouvernement à des transfuges de la gauche, il ne faut exagérer ni son ampleur ( elle touche des personnalités atypiques), ni sa nouveauté. Après 1978 Giscard espérait lui aussi recruter largement dans le vivier de la "deuxième gauche" et gouverner au centre! S'il avait gagné en 1981, nul ne sait s'il n'y aurait pas réussi. Le comportement actuel de beaucoup de mitterandistes historiques laisse à penser que "Tonton" avait su attacher au char de la gauche nombre d'hommes et de femmes qui reviennent aujourd'hui à leur vraie famille de pensée. Pour le reste, il peut être sain pour la gauche de n'être plus "à la mode", à l'heure où la guerre de tous contre tous et le cynisme des "gagnants" semblent s'imposer comme nouvelle pensée unique. Le 24 fèvrier LE Figaro sortait un papier intitulé: "Au Flore, il n'est plus de bon ton d'être à gauche". C'est bien triste pour ce lieu de mémoire où l'on a cru (trop) longtemps que le marxisme était l'hiorizon indépassable de notre temps, mais on s'en remettra.
dimanche 20 mai 2007
Les législatives ,et au-delà
La "drôle de défaite" subie par la gauche laisse entrevoir des promesses pour l'avenir. Loin d'être battue partout, Ségolène Royal et la gauche enregistre des progressions locales et catégorielles intéressantes. Non seulement dans les quartiers populaires (baptisés "banlieues"), mais aussi dans de grandes agglomérations ( Paris, où le score est historique, Bordeaux, Toulouse) et dans des régions entières ( la Bretagne , où ce qu'on avait déjà remarqué au moment du CPE se confirme). Le rapport de force au sein de la gauche se modifie aussi. Le grand parti unique de la gauche, proposé par Henri Emmanuelli devient une hypothèse crédible, sur fond d'effondrement du Parti Communiste dans ses derniers bastions historiques. des personnalités clairvoyantes comme Jean-Pierre Brard à Montreuil l'ont déjà compris. Dans ces conditions il sera passionnant de suivre la campagne dans le 93, et en particuliercelle du jeune et dynamique Daniel Goldberg ( maire-adjointPS) à La Courneuve, où ses chances ne sont pas minces. Mais il faut aussi, comme le disait aujourd'hui Razzieh Hammadi sur C+ ( encore un militant d'avenir dans la jeune garde social-démocrate!) que la gauche ressemble, enfin, à ses électeurs. Comme le dit Benjamin Stora, le nouveau parti de la gauche devra être celui des "minorités", visibles ou pas. La rénovation du programme, faisons-en le pari, viendra alors beaucoup plus facilement que si elle est pensée à froid, par un parti de fonctionnaires blancs et mâles. Camarades, encore un effort !
dimanche 6 mai 2007
L'étrange défaite
La victoire de Nicolas Sarkozy traduit, comme on le pressentait, une "droitisation" certaine de la société française. Ceux qui avait interprété le "Non" de 2005 comme un succès des forces de progrès social doivent faire aujourd'hui un petit examen de conscience! Tout comme ceux, qui au sein du Parti Socialiste ont privilégié à nouveau leurs petites ambitions et leurs grosses rancoeurs sur l'intérêt de millions de gens. Mais il sera de moins en moins possible, à gauche , de continuer à faire le grand écart entre un discours "antiriches" qui n'embraye sur rien, et une pratique, qui souvent n'est pas plus sensible aux desiderata des couches populaires ( en particulier quand elles sont "basanées") que celle de l'UMP. Ce fut une des raisons du vote Bayrou. Ségolène Royal a eu l'immense mérite de donner un coup de pied dans la fourmillière . DE toute façon, avec ou sans elle, ceux qui veulent que naisse enfin en France une véritable force réformiste et populaire, devront s'engouffrer dans la brèche qu'elle a ouverte. Quant aux idées ( et aux idéologues) de Nicolas Sarkozy, qui sont maintenant au pouvoir, j'en parlerai dans un prochain message. A nous de reprendre l'initiative en-dehors des soirées "people" , avec ceux qui travaillent vraiment à faire bouger la socixété et à mieux la comprendre.
dimanche 29 avril 2007
Dialogues et monologues
Voulu depuis longtemps par les héritiers de Mai 68 ( Cohn-Bendit, Rocard, Kouchner) le dialogue Bayrou-Royal illustre notre retard démocratique. Depuis quand est-il extraordinaire de se parler en-dehors des liturgies verrouillées par des média qui sont depuis longtemps sortis de leur rôle ? "Il est interdit d'interdire" , a-ton envie de rappeler à ces censeurs de l'ombre. Et Nicolazs Sarkozy a raison de rappeler que "ce ne sont pas les journalistes qui décident, c'est vous!". Encore faudrait-il que son "appel au Peuple", figure bien connue de la tradition bonapartiste, ne s'accompagne pas d'accents toujours plus menaçants à l'égard de ceux qui osent encore , ne serait-ce que le brocarder. Il a écrit à Plantu , a-t-on appris hier, pour lui faire part de son mécontentement concernant ses caricatures. Va-t-on, au nom de la "majorité silencieuse", rétablir demain l'autorisation préalable des journaux, la censure plus ou moins officieuse? Le "candidat du Peuple" dialogue avec des auditoires ouvriers soigneusement triés sur le volet, en leur promettant la fermeture des frontières. Décidément, si j'étais un libéral (au sens plein du mot) conséquent , je commencerais à m'inquiéter sérieusement. Et sin c'était "dans un grand hôtel parisien" que soufflait la liberté?
mardi 17 avril 2007
Nouvelle donne politique?
Quel que soit le résultat de cette élection présidentielle, il apparaît d'ores et déjà que rien ne sera plus comme avant. La droite française est en train de refaire son unité en mettant entre parenthèses la Résistance et l'épisode Gaullisme contre O.A.S. L'interminable agonie du PCF s'accélère, et ce ne sont pas les sectes trotskistes, relookées ou non, qui vont prendre la relève. Les Verts non plus, armée mexicaine incapable de porter un projet lisible. Dans ces conditions, le pavé dans la mare lancé par Rocard, sans doute trop tôt -ne fallait-il pas mieux attendre le soir du premier tour?- pose la vraie question: quelle majorité de progrès pour demain? La question ne concerne pas que l'UDF de Bayrou, qui ne constitue pas globalement le plus fiable des partenaires . On peut penser qu'il y a par exemple dans le courant gaulliste des femmes et des hommes qui ne peuvent se reconnaître dans l'aventurisme idéologique de Sarkozy, prêt à faire sauter tous les "tabous" qui protègent le minimum républicain . Mais on ne peut pas seulement penser, et agir, "contre". Comment moderniser et démocratiser la France, comment en finir avec l' Ancien Régime si présent encore dans son administration, son enseignement, sa justice, sa police, son économie, voilà la question .
dimanche 8 avril 2007
M.Sarkozy bouleverse la Science
L'entretien de Nicolas Sarkozy avec le penseur athée Michel Onfray dans PHILOSOPHIE-MAGAZINE laisse pantois. Le candidat de l'UMP s'y déclare convaincu que la pédophilie et les tendances suicidaires ont une origine génètique. Il ne s'agit pas d'un "dérapage"; il y a quelque temps certains de ses proches évoquaient un "dépistage" possible des individus violents...dès la maternelle. Tout celà a un nom: l'eugénisme. autrement l'idée qu'il y a dans l'être humain des qualités ou des "tares" héréditaires, sur lequel le pouvoir politique peut peser par une action volontaire ( séléction des "surdoués", mise à l'écart du "déchet"). Dans les années 70, la Nouvelle Droite, et certains "think-tanks" faisant pont entre extrême-droite et droite de gouvernement ( comme le "Club de l'Horloge") ont été le vecteur de ces idées, illustrées dans les années Trente par le chirurgien Alexis Carrel. Si l'on rapproche ces prises de position de celles où Sarkozy incriminait la "culture" musulmane comme obstacle à l'intégration de certaines populations, on ne peut qu'être inquiet . Les Français veulent-ils vraiment porter à la magistrature suprême un homme qui pense que le destin des individus est inscrit dans leurs gènes et la religion de leurs parents?
vendredi 30 mars 2007
Etat de droit ou Etat de police?
Coucou, revoilà les "classes dangereuses" et la "vile multitude" chères aux fusilleurs du XIXème siècle. Ce qui s'est passé Gare du Nord est exemplaire. Après le matraquage des partents d'élèves et la mise en garde vue d'une directrice d'école maternelle pour arrêter un dangereux papy chinois, il était normal que Baroin soit jaloux des lauriers de Nicolas. Face à cette écoeurante chasse aux voix de la supposée majorité silencieuse, je trouve, et je ne suis pas seul, que la réaction du PS et de Ségolène n'est pas à la hauteur, surtout en ce qui concerne la régularisation des enfants sans-papiers, et de leurs parents. On ajoute le cafouillage ( trois déclarations différentes en deux jours) à la pusillanimité ( on finit par s'aligner sur Bayrou!), ce qui rend d'autant plus inaudible les propos sur le drapeau et l'hymne national, perçus comme une concession à cette même majorité aphone, alors que ce n'est peut-être pas le cas. Il faut savoir poser des gestes symboliques, et ne pas se réfugier dans le "cas par cas" , dont on sait qu'il risque d'être interprété par le guichet comme traitement...à la tête du client. Il est grand temps de respecter ces millions de nouveaux électeurs, issus des "quartiers", qu'insulte Sarkozy, et que la gauche socialiste considère comme acquis, ce qui est fort présomptueux.
samedi 17 mars 2007
Les intellectuels en campagne
Alors que va commencer la campagne officielle, on peut faire quelques remarques sur le degré d'engagement de nos "clercs" dans la mêlée. Il n'est pas niable que Ségolène Royal a pris dans ce domaine une longueur d'avance. On peut ricaner du côté "gauche caviar" de la réunion de Japy, mais elle a eu lieu. Nicolas Sarkozy par contre , après des ralliements en fanfare( Glucksmann, Gallo, Weitzmann et quelques seconds couteaux) n'a pas beaucoup engrangé. Et ce n'est pas l'affaire de son commissariat à l'identité nationale qui va arranger ses affaires. Bayrou bénéficie de l'appui de gens sérieux, en général peu connus du grand public ( ce n'est pas une tare!) venant soit de la mouvance giscardo-barriste d'où il est après tout issu( revue "Commentaire"), soit de déçus de la social-démocratie ( voir ici même mon billet sur Jean-Pierre Rioux), qui pourraient se révéler nombreux s'il accédait au second tour. Mais nul ne sait qui seront les finalistes. L'expectative domine en attendant chez des "intellos" qui ne sont pas tous des "people" . Le souvenir de l'esprit de cour qui a été celui des années-Mitterrand - et dont l'"Atelier " de Jospin en 2002 fut un peu la caricature- pèse encore lourdement , tout comme celui de l'esbrouffe magistrale d'un Chirac en perdition ( 1995), qui s'était servi de certaines boîtes à idées d'avant-garde pour se construire une image de Robin des bois. Chat échaudé...
dimanche 11 mars 2007
Sarkozy et la France aux Français (post-scriptum)
Aïe! les intellectuels et autres "personnalités de la société civile" ralliés à Sarkozy se bouchent le nez devant son flirt avec Le Pen et ses idées nauséabondes. Un patron d'origine maghrébine qui s'est fait connaître par sa lutte contre les discriminations à l'emploi, serait du nombre. Dans "Le Parisien"du 11 mars, Max Gallo déclare qu'"...il faut faire très attention au rapprochement des mots" et que, par conséquent, il n'est "pas partisan de ce type d'expression." On ne saurait mieux dire. Trop, c'est trop.
Sarkozy passe les bornes
Sans doute inquiet de se voir opposé à Bayrou au second tour, voire éliminé dès le premier, Nicolas Sarkozy a choisi la fuite en avant. En proposant de créer un ministère de l'immigration et de l'identité nationale (!) il sort délibérément du cadre démocratique pour prôner une xénophobie voire un racisme d'Etat, ce qui ne s'était pas vu en France depuis plus de soixante ans. Il faut en effet remonter à l'Etat français de Vichy pour trouver ce lien explicite entre étrangers et menace, non seulement contre l'ordre public ou sûreté de l'Etat, ce qui serait déjà discutable, mais entre étrangers et "pureté" du corps national. Quelle est en effet cette "identité" si menacée qu'il faille un département ministériel pour la défendre contre l'Anti-France ( comme disait Charles Maurras)? Ne serait-elle pas par hasard exclusivement blanche et chrétienne. Et l'Anti-France en 2007 ne serait-elle pas celle des égorgeurs de moutons dans la baignoire, stigmatisés par un discours récent du Ministre-candidat? Peut-on accepter, si on est républicain, une telle légitimation du discours d'extrême-droite? Ne serait-il pas temps de descendre dans la rue pour signifier notre dégoût devant cette proposition qui signifierait à terme qu'il y ait deux catégories de citoyens: les "vrais Français" et les autres, plutôt colorés, plutôt musulmans. on s'indigne à bon droit des déclarations d'un Raymond Barre qui persiste à distinguer entre "Français innocents" et "Juifs coupables" (de quoi et aux yeux de qui? Mais c'est la même logique qui prévaudrait, si par malheur le projet orwellien d'un tel ministère de l'Identité voyait le jour
Daniel Lindenberg
Daniel Lindenberg
lundi 5 mars 2007
A propos du "vote juif"
"Le Monde" du 4-5 mars nous apprend que M. Patrick Klugman est à l'initiative d'une pétition dénonçant la "prise d'otage" de la communauté juive française par les partisans de Sarkozy. Il y a en effet une rumeur, dont ont fait état certains journaux comme "Marianne", d'un déplacement massif de l'électorat juif en direction du candidat de l'UMP, supposé plus pro-israélien ou pro-américain que ses pédecesseurs ou ses concurrents. Celà appelle plusieurs observations. quelque chose comme un "vote juif" spécifique existe-t-il? il faudrait distinguer ici entre les appareils ou porte parole communautaires, et des centaines de milliers de citoyens dont l'"identité" juive(elle-même vécue de façon extrêmement variable) ne dicte pas automatiquement le choix électoral. en ce qui concerne les dirigeants du CRIF, pour ne parlerr que d'eux, le "mal" est ancien. M. Cukierman, président de cette institution ne se réjouissait-il pas à demi-mot , après le 21 avril 2002, du score de Jean-Marie Le Pen, censé "calmer" les jeunes musulmans, eux-mêmes catégorisés comme "antisémites" par nature? Plus récemment, au moment de l' épouvantable affaire Halimi par exemple , certains extrêmistes n'ont-ils pas craint d'affirmer une convergence avec Philippe de Villiers, voire Le Pen? On parfois l'impression qu'au nom de la défense d'Israël et la lutte contre l'antisémitisme ( uniquement celui des jeunes d'iorigine maghrébine ou africaine), le mot d'ordre serait: "Pas d'ennemis à droite!". Et un des experts les plus souvent invités par ces milieux communautaires n'est-il pas un Alexandre del Valle, dont le background d'extrême-droite et l'islamophobie radicale sont de notoriéreté publique? Je crois que le plus sage serait d'élargir le débat à la conception de la politique propre à certains milieux qui prétendent parler au nom d'une "communauté"...qui n'existe pas, car, fort heureusement, chacun en France peut vivre ses identités plurielles comme il l'entend. C'est à ce prix qu'on combattra effectivement un "communatarisme", dont Patrick Klugman a raison de dire que M. Sarkozy veut le favoriser contre les principes républicains. Mais ceux qui ont segmenté la jeunesse française en "blacks, blancs beurs", et empêché l'émergence de mouvementzs autonomes pour l'égalité des droits ne portent-ils pas une part de responsabilité dans cette "communautarisation" rampante? Quant aux élections, veillons surtout à combattre la désinformation, d'où qu'elle vienne
Daniel Lindenberg
Daniel Lindenberg
samedi 3 mars 2007
Réponse à Jean-Pierre RIOUX
Hier dans Libération, Rioux , que j'aime bien, et qui vote Bayrou ( et c'est tout à fait son droit!)argumente en rappelant le bon vieux temps de la troisième force, qui réunissait effectivement sociaux-démocrates et démocrates-chrétiens. Mais Jean-Pierre , tu sais bien que celà a été l'époque des guerres coloniales, que ça n'a pas empêché la guerre scolaire, ni le retour de De Gaulle . Et je me souviens que c'est le MRP, dont Bayrou ressucite la mémoire , qui a eu la peau de Mendès-France, après l'avoir hystériquement combattu pendant sept mois et dix-sept jours. Ce Mendès dont Bayrou, qui ne manque pas de culot, voudrait se présenter comme la réincarnation! Quant à dire que Mitterrand a "bénéficié" des voix de Lecanuet pour permettre De Gaulle en ballotage, c'est un argument, pardonne-moi, un peu tiré par les cheveux. on peut aussi bien dire que c'est Lecanuet qui, etc...Quant à dire que la gauche n'a pour seul but de gagner par n'importe que moyen, on peut retourner le compliment (un peu poujadiste) à Bayrou, qui fait feu de tout bois pour apparaître comme candidat "antisystème" (sic), alors qu'il ne nous sert au mieux que le vieux programme du MRP en 1945: "La Révolution par la Loi". Bref je ne comprend pas l'engouement pour ce nouveau "sauveur", si ce n'est que j'y vois le vieux réflexe bonapartiste, si prêt à se réveiller périodiquement dans ce pays, fût-ce en version "soft". Quant aux profs qui, déçus par le PS, ou trouvant Ségolène un peu juste, vont voter pour le Béarnais, comment ne pas penser à Gribouille qui se jette à l'eau pour éviter d'être mouillépar la pluie. Pathétique aussi ces intellectuels qui , n'osant se déclarer pour Sarkozy, se rabattent sur l'homme qui au Ministère de l'Education Nationale, a pratiqué le plus parfait immobilisme et gouverné avec le SNES. Est-ce ainsi qu'on sortira du "désastre de l'école"?
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