Sans doute inquiet de se voir opposé à Bayrou au second tour, voire éliminé dès le premier, Nicolas Sarkozy a choisi la fuite en avant. En proposant de créer un ministère de l'immigration et de l'identité nationale (!) il sort délibérément du cadre démocratique pour prôner une xénophobie voire un racisme d'Etat, ce qui ne s'était pas vu en France depuis plus de soixante ans. Il faut en effet remonter à l'Etat français de Vichy pour trouver ce lien explicite entre étrangers et menace, non seulement contre l'ordre public ou sûreté de l'Etat, ce qui serait déjà discutable, mais entre étrangers et "pureté" du corps national. Quelle est en effet cette "identité" si menacée qu'il faille un département ministériel pour la défendre contre l'Anti-France ( comme disait Charles Maurras)? Ne serait-elle pas par hasard exclusivement blanche et chrétienne. Et l'Anti-France en 2007 ne serait-elle pas celle des égorgeurs de moutons dans la baignoire, stigmatisés par un discours récent du Ministre-candidat? Peut-on accepter, si on est républicain, une telle légitimation du discours d'extrême-droite? Ne serait-il pas temps de descendre dans la rue pour signifier notre dégoût devant cette proposition qui signifierait à terme qu'il y ait deux catégories de citoyens: les "vrais Français" et les autres, plutôt colorés, plutôt musulmans. on s'indigne à bon droit des déclarations d'un Raymond Barre qui persiste à distinguer entre "Français innocents" et "Juifs coupables" (de quoi et aux yeux de qui? Mais c'est la même logique qui prévaudrait, si par malheur le projet orwellien d'un tel ministère de l'Identité voyait le jour
Daniel Lindenberg
dimanche 11 mars 2007
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