dimanche 16 décembre 2007

Entre Flore et Zénith

Tout le mépris de l'actuel chef de l'Etat pour les "intellectuels" (rappelons qu'il se targue de ne pas en être un) a éclaté quant il s'en est pris aux "donneurs de leçons" qui ont eu le mauvais goût de lui rappeler ses propos de campagne sur la "politique (etrangère) des droits de l'homme qu'il allait promouvoir, en "rupture" avec Chirac, ce cynique. On allait voir ce qu'on allait voir; finie la Françafrique, finie l'alliance de fait avec Poutine, terminé le silence sur les forfaits des dirigeants chinois. Tout cela sous l'oeil d'un Glucksmann et de quelques autres, réjouis de trouver en Sarkozy "le plus à gauche" des candidats possibles. Las! On a Chirac plus quelques contorsions dialectiques dont le rusé Corrézien nous faisait grâce. Ce qui a permis la pantalonnade auquel le monde médusé a assisté toute la semaine, le Guide lybien se donnant le plaisir de donner des leçons de droits de l'homme à la France de Hortefeux. et comme dcela venait après les félicitations à Poutine pour son Deux Décembre électoral et les tangos avec Chavez, certains découvrent un peu tard qu'ils ont été, disons, naïfs. D'où l'interview de Glucksmann au "Corriere della sera" ( non publié en France), la sortie de Rama Yade , qu'il faut saluer et dont il faut aussi rappeler qu'elle a des liens avec le petit groupe des néo-conservateurs à la française qui entoure Bernard Kouchner. C'est d'ailleurs un des piliers du "Meilleur des mondes" , organe central de ce groupe, Pascal Bruckner qui a , à ce jour poussé le cri du coeur le plus authentique. "Ah elle est belle la rupture !", hurle-t-il dans le Figaro du 14 décembre . On ne saurait mieux dire ,Pascal. C'est aussi ce que doit penser Kouchner, qui doit se demander en son âme et conscience si les "couleuvres" qu'il avale jour après jour ne vont pas se transformer en boa ...iningérable... Bref entre "Le Flore et le zénith", où pourtant le Président se flattait il y a peu de se trouver plutôt tendance, mais qu'il raille aujourd'hui lourdement à la manière d'Ivan Rioufol, c'est peut-être l'heure des premiers craquements dans le grand Front pipolaire qui célèbre depuis sept mois et des poussières le régime le plus réactionnaire que le pays ait connu depuis des décennies. Qu'on le soutienne pour ce qu'il est , libre à chacun, surtout de la part de ceux qui lui ont ouvert la voie en levant tous les "tabous" ( antiracistes et autres) qui protégeaient le minimum démocratique . Mais au nom de la morale, c'était un peu trop.
Daniel Lindenberg